vendredi 22 avril 2016

Paranoïa, par Melissa Bellevigne

Mélissa, c'est un peu ma maman chouchou du web.
Non pas que j'en connaisse beaucoup, ni que j'ai développé un étrange syndrome freudien des plus innovants, mais je commence à bien connaître son univers beauté-maternité-écriture. Oui, elle a quelques cordes à son arc, et elle nous a tout récemment montré qu'elle savait les tirer.

Son premier roman Paranoïa est paru il y a moins d'un mois, je l'ai reçu suite à ma pré-commande le jeudi 31 mars. Le vendredi 1 avril, je l'avais fini, et je cogitais déjà cet article. Je ne dévoilerai pas l'intrigue, ainsi vous pouvez lire mon avis avant d'avoir lu l'ouvrage.




Je me dois donc de commencer par là : j'ai dévoré le livre. Je ne suis pas une lectrice rapide, et pourtant, si je ne l'ai pas fini entre 17h et 1h du matin, c'est seulement parce qu'il fallait que je me lève le lendemain. 

Le livre a donc comme premier et, selon moi, comme principal point fort le fait qu'il est très accrocheur. C'est du il me semble à deux choses. Dans un premier temps, le style de Mélissa est très agréable. C'est assez simple, mais efficace, avec un vocabulaire qui offre de la nuance au texte et des descriptions pas trop longues, mais suffisamment bien faites pour produire une projection visuelle qui permet de s'engouffrer dans le roman. L'auteure a une plume qui a su me tenir en haleine ; ma lecture était assez frénétique, car la narration bien rythmée. Les chapitres -relativement courts- y sont sans doute pour quelque chose... Le deuxième aspect est tout simplement l'enthousiasme du début de l'histoire : j'ai senti une structure binaire dans le roman -j'y reviendrai tout à l'heure-, et la première moitié de l'ouvrage permet une immersion progressive et sans secousses : rencontre des personnages, familiarisation avec les problématiques... 

Démarrage enthousiasmant donc, et frénésie totale de la lecture. Pourtant, dans la deuxième moitié du roman, de nouvelles perspectives de lecture se sont dessinées. J'ai trouvé que le développement de l'histoire était un peu plus simpliste, et j'ai perdu de vue le personnage de Lisa. C'était l'un des risques à prendre en choisissant l'alternance de deux points de vue dans la rédaction, il faut réussir à créer le lien entre les deux. Pour moi, ce lien s'est subtilement délité au fur et à mesure que l'histoire de Judy prenait le devant de la scène. Je me suis trouvé à un point où je regrettais un peu les interventions de Lisa : les épisodes de sa vie relatés sont supposés être chargés émotionnellement, pourtant l'accent est tant porté sur Judy que l'on s'interroge parfois sur la pertinence des péripéties de la psychiatre.
Mon enthousiasme s'est également amoindri au fur et à mesure que l'histoire se déroulait. Si le début (c'est ce que j'entendais par structure binaire) était motivé par la découverte de l’œuvre, plus les mystères s'éclaircissaient, et moins j'étais happée par le roman. Quelque part, cela s'explique aisément : il faut bien dire que j'étais totalement crédule. C'est une histoire fantastique qu'avant même d'entamer, j'avais décidé de croire. Alors forcément, lorsqu'il n'y a plus aucune raison de douter... De plus, mes prédictions sur le déroulement de l'histoire s'étaient toutes avérées juste.
Plus l'histoire avance et plus des parts cruelles se révèlent. C'est là que, le plus, j'ai senti que Mélissa était à son galop d'essai. Les actes d'amour comme de haine étaient décrits de manière très codifiée, avec des expressions vues et revues. Ça m'a fait sourire ; après tout, le livre est tout public, il y avait des choses qu'il valait certainement mieux enrober. Finalement, j'ai apprécié le choix de la fin, qui ne s'achève pas de la manière très lisse qu'on aurait pu attendre.


En conclusion, je souhaiterai réagir à une critique du livre que j'ai beaucoup retrouvé : on le qualifie de "prometteur". Je me range de ce côté.
Oui, ce premier roman est prometteur. La plume, quoi qu’encore amatrice, est déjà bien aiguisée, et l'histoire en elle-même a tout pour faire un succès commercial. Je félicite chaudement Mélissa qui a su arriver au bout de ce long processus qu'est l'écriture ; ce galop d'essai m'a suffisamment convaincu pour que j'espère, peut-être, un jour, une prochaine balade à cheval... !

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