mercredi 9 mars 2016

Solange et les vivants, par Ina Mihalache et Solange te parle

J'ai découvert Solange te parle en automne 2015.
Ce jour-là, mon fil d'actualités YouTube me proposait la vidéo "Québécois pour les nuls". Intimement, ça m'a fait sourire, et j'ai cliqué.
J'ai rapidement, littéralement accroché à ses vidéos. J'ai été curieuse, je suis allée voir un plus loin. J'ai visionné, je pense, la totalité de sa chaîne, et j'ai aujourd'hui beaucoup de tendresse pour ce brin de femme.

Solange te parle. Solange te dérange. Solange te fait sourire. Et puis Solange t'interroge.


Le personnage créé et mis en scène par la comédienne Ina Mihalache est mignon, il est un peu absurde, il est en marge, il est touchant et il est juste. Solange a cette façon de dédramatiser la vie qui fait du bien. "C'est pas grave."
Elle est un peu fascinante quelque part, je ne me défendrai pas de cet effet qu'elle a sur moi -et, si j'en crois les commentaires sous ses vidéos, sur bien d'autres-.

Alors quand j'ai su que son film (apparemment très attendu, bien que j'ai échappé à ce suspens en découvrant sa chaîne plus tard) était projeté en avant-première et que Ina interviendrait au Luminor, j'ai pris ma place. Je suis officiellement devenue fan. Mais bon, officieusement, c'était déjà tout fait.

∆ Attention, l'avis qui va suivre n'est donc pas du tout objectif ! ∆

Retrouve ici la bande-annonce, au cas où tu te demandes si tu ferais bien d'aller le voir


J'ai bien aimé le film. 

Il était : surprenant, calme, touchant, long, drôle, spoilé, plein de références, décevant, solangien.

J'ai aimé les images de Paris, les angles choisis pour les différents plans. La réalisation est de qualité, elle est efficace, les images sont soignées. A plusieurs reprises, en revanche, j'ai trouvé les plans un peu longs. Je n'ai rien contre les films à rythme lent, contemplatifs, mais je trouvais que, dans celui-ci, cette longueur n'apportait pas grand-chose... Si ce n'est, peut-être, que cela reste dans l'esprit très solangien du film ? En ce cas, même ce défaut s'inscrit dans la réussite du film, au sens où il est exactement ce qu'il cherchait à être.
Ina a beaucoup parlé, durant le processus de création, de l'absence de scénario du film. C'est un peu vrai, et c'est sûrement ce qui a créé une petite déception en moi lorsque la partie du film directement consacrée à YouTube est intervenue ; elle a donné soudainement un fil conducteur au film qui ôtait son caractère précédemment plus ouvert à l’interprétation, sans cadre. Un spectateur qui a besoin d'être guidé s'y serait davantage retrouvé, mais personnellement j'ai eu une légère sensation d'emprisonnement dans une lecture unique.  
Néanmoins le traitement du sujet était assez frais, très réaliste, avec ce désir de montrer l'envers de YouTube, et ça m'a fait sourire. Il y a eu beaucoup de sourires durant cette projection, j'étais déçue que la bande-annonce ait spoilé ces petits moments (notamment la blague du livreur). Le film était truffé de petites références à des vidéos de Solange te parle qui, je le réalise maintenant, créaient une sorte de jeu de piste dans cette préquelle à Solange te parle. 
J'ai beaucoup apprécié l'insertion de la voix-off évoquant tout haut les pensées de Solange. Le lien avec le personnage se fait plus simple mais plus intime lorsque l'on peut partager ainsi son intériorité.
Les solitaires du public ont du réellement se sentir proches d'elle, peut-être mieux vis-à-vis d'eux-mêmes ?


Ça se résume en une comédie existentialiste française. Il y a des gens tout nus, des stéréotypes de personnages, et les répliques calmes de Solange qui font du bien. Le film est court, juste 1h07. Personnellement, j'ai envie de le revoir, et je le conseille. Quelque part, il en vaut bien la peine...

2 commentaires:

  1. Le personnage de Solange m'intrigue tellement ! Il faudra que je le découvre :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. N'hésite pas à aller voir sa chaîne ! C'est tout un petit univers qui t'attends ! :)

      Supprimer