C’est un océan
qui s’étend à perte de vue, au bas de la falaise.
Le ciel est
mirifique, parce qu’irréel. Bleu de glace ; zébré de nuages sombres ;
agité par un tonnerre tonitruant ; éclairé d’un soleil tendre ; azur.
En dessous,
l’eau miroite, reflet parfait de chaque jeu de lumière céleste. Les vagues
douces accrochent les rayons de lune, diffractent les coloris de l’arc-en-ciel.
La surface scintillante s’étale à perte de vue, rassurante, attirante,
délicate. Profonde.
Contre la roche,
à la rencontre de la terre avec la mer, l’eau se déchaîne et creuse violemment
la pierre. Un peu plus, à chaque assaut. Elle ronge, grignote, s’infiltre,
hurle de rage contre cette entité terrestre. L’eau brûle à petit feu la
résistance de nos vieilles pierres. Elle la couvre d’une écume lascive avant de
repartir à la charge et la blesser. Continuellement. Incessamment.
La falaise s’élève
encore. Elle tient debout comme un vieil arbre au tronc noueux qui n’aurait pas
dit son dernier mot. Elle porte le poids du monde et la légèreté du ciel.
Elle résiste aux feux ravageurs. Elle est enceinte de l’humain, déjà aïeule,
mère et grand-mère qui a vu les squelettes des avortés.
Une
silhouette mince au haut d’un monde, au bord d’un pic. Petite silhouette face à
l’immensité d’un univers.
Ouvrir les
bras.
Se jeter à l’eau.
Attendre la morsure
brûlante de l’eau froide.
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